L’AVENTURE SUPERPHENIX


Superphénix

C’est est un article de vulgarisation, conçu pour parler à tout le monde. Il est en deux parties, la première se consacre à vulgariser les réacteurs rapides, je pars de zéro. La deuxième partie est quant à elle consacrée à Superphénix, et est plus technique et nécessite d’avoir lu la première partie.

Découvrons la centrale de Creys-Malville ensemble.

Partie 1: éléments de vulgarisation sur les RNR-Na

Superphénix (SPX ou même SPX1) est un réacteur nucléaire à neutrons rapides refroidi au sodium. Commençons par là.

Une fission est une réaction nucléaire où un neutron vient briser un atome lourd en deux atomes plus légers. La fission génère de l’énergie, mais aussi des neutrons. Cependant les neutrons ne génèrent pas toujours des fissions. Ils peuvent entrer en simple collision et rebondir, ou se faire absorber sans pour autant causer une fission.

 

Concernant le fonctionnent général d’un RNR-Na, c’est dans la suite. J’ai donné des éléments de définition, vous savez maintenant tout ce qui est nécessaire pour comprendre le principe d’un réacteur rapide. En route pour Superphénix !

PARTIE 2: Superphénix, l’échelon industriel pour fermer le cycle combustible français.

Commençons par un schéma. L’objectif à la fin de cette partie est que vous ayez compris chaque élément, et si vous savez déjà comment fonctionne un réacteur à eau pressurisé d’EDF (désigné REP ensuite), ça vous permettra de comparer.

Voilà le plan :

1. Pourquoi faire Superphénix ?

2. L’histoire des RNR, du projet Manhattan à SPX2

3. Pourquoi le sodium comme caloporteur ?

4. Principes de conception généraux

5. Sûreté nucléaire

6. Les matériaux

7. Cycle combustible

8. Exploitation et bilan de SPX

9. La suite de SPX

10. Conclusion

11. Sources

1. Pourquoi faire Superphénix ?

“Le premier pays qui mettra au point un réacteur nucléaire surgénérateur en tirera un avantage commercial décisif.” Enrico Fermi, 1945.

1.1 La continuité d’une histoire technologique française

Le grand-père de Superphénix, Rapsodie

 

Phénix, le prototype de réacteur français rapide a démontré avec succès, depuis 1973, la faisabilité technique des réacteurs rapides et a été le premier à réussir une remarquable surgénération. Il a eu des records exceptionnels sur le taux de combustion du combustible. Première et unique fermeture du cycle. Désigné comme un site historique du nucléaire, en septembre 1997, par la “Société Américaine Nucléaire”.

Crédit EDF

1.2 La volonté de fermer le cycle du combustible français

Les qualités des RNR du point de vue du cycle combustible sont remarquables. Comme expliqué plus haut, les deux configurations de cœur de type incinérateur ou surgénérateur donnent à SPX un avantage considérable sur tous les autres réacteurs à neutrons thermiques (qui constituent au moins 95% des réacteurs actuels).

1.3 Le maintien des compétences sur une filière d’avenir

Rapsodie, Phénix puis Superphénix sont les étapes technologiques d’une histoire française. L’étape du prototype pour valider le concept, l’étape semi-industrielle et l’étape de grande puissance. A l’époque, le maintien des compétences clés était pris en compte.

2. L’histoire des RNR-Na, du projet Manhattan jusqu’aux start-ups du CEA

“L’énergie nucléaire est une sacrée façon de faire bouillir de l’eau“ Albert Einstein.

Il est important de comprendre la genèse de l’idée derrière le RNR. Ce concept est en réalité apparu dans les esprits des physiciens à peu près au même moment que celui des réacteurs à modérateurs. Enrico Fermi, futur prix Nobel de physique, qui travaillait alors sur la pile de Chicago, a été le premier à étudier les neutrons rapides. Il a remarqué que les neutrons lents causaient plus fréquemment des fissions que les neutrons rapides, découvrant alors le principe de section efficace. Le projet Manhattan achevé, la recherche sur les applications de la fission nucléaire allait bientôt devenir un enjeu majeur pour cette deuxième moitié du XXe siècle.

 

3. Pourquoi le sodium comme caloporteur ?

J’en ai déjà parlé dans la partie 1 mais je détaille un peu plus ici. Les RNR ont autant de designs que de caloporteurs. Certains choisissent des métaux liquides purs (sodium, plomb, mercure), d’autres des eutectiques (plomb-bismuth, sodium-potassium), ou encore le gaz (hélium, CO2, protoxyde d’azote supercritique). Certains choisissent aussi l’option des sels (chlorure ou fluorure). Le choix du sodium présente plusieurs avantages et la famille de RNR ayant le plus de retour d’expérience dans le monde est de loin celle du sodium.

Je remets ici les différentes qualités du sodium.

4. Principes de conception généraux

4.1 Neutronique du cœur

Un petit rappel des trois domaines énergétiques des neutrons d’un réacteur nucléaire (les neutrons au delà du domaine rapides sont dit relativistes).

4.2 Combustible

Le combustible a une géométrie hexagonale (carrée en REP), et est disposé dans des “aiguilles ” (“crayons” en REP). La géométrie en aiguille est choisie pour sa compacité. On parle de forte densité de puissance (plus du double d’un REP en MW/m3). Un combustible RNR-Na doit avoir au moins 15% de plutonium.

Caractéristiques techniques du combustible SPX sur les acquis scientifiques et techniques de SPX par J. Guidez. 
Un combustible hexagonal.
Cœur SPX

4.3 L’échangeur intermédiaire (EI)

Dans un RNR-Na, il y a 4 échangeurs supplémentaires, intercalés entre le circuit primaire et le circuit turbine. Pourquoi ?

4.4 Le circuit secondaire

Il y en a quatre. Les générateurs de vapeur (GV) sont hélicoïdaux sur SPX, contrairement à ceux des REP, et encore différents des GV en épingle de Phénix. L’avantage de cette géométrie est qu’elle présente une grande longueur (80m). Les GV de SPX sont conçus en un seul morceau, comme sur REP, moins chers mais plus durs à changer. Les tubes sont en Alliage 800. Les caractéristiques sont détaillées ci-dessous. Le GV avait beau être le premier du genre, aucun incident majeur n’a été déclaré pendant ses 748 jours d’opérations.

Echangeurs de chaleur SPX
Schéma GV SPX. CEA, J. Guidez

Crédit EDF.

4.5 Les cuves

C’est assez particulier sur SPX, il y a deux cuves. Une cuve dans une autre. La cuve la plus intérieure contient l’ensemble du circuit primaire, et la cuve de sécurité qui l’entoure permet de contrôler les fuites sodium et de valoriser la convection naturelle de ce dernier, et donc en évacuant la chaleur résiduelle, ce qui permet d’éviter l’évaporation du sodium. Sur Phénix, la faible puissance relative à la surface de cuve permettait de refroidir uniquement par rayonnement de la face externe de la cuve.

Crédit: EDF
La cuve de SPX, de 21m de diamètre. Crédit EDF

4.6 Les pompes primaires

Elles sont toutes mécaniques, et non pas électromagnétiques (réacteurs du futur). Ces pompes sont au nombre de quatre, d’une hauteur de 15 m, d’un diamètre maximum 2,5 m pour une masse totale sans moteur et avec protection biologique de 120 tonnes.

4.7 Le bouchon couvercle cœur (BCC)

On parle ici de la pièce amovible positionnée en haut au centre et reposant sur la dalle de maintien.

Monographie CEA

5. Sûreté nucléaire

C’est une partie assez simple, car la sûreté nucléaire repose sur trois fonctions de sûreté, peu importe la technologie de réacteur. Les voici.

 

5.1 Maitrise de la réactivité

SPX dispose de 24 grappes d’arrêt pour stopper la réaction en chaîne, elles sont placées en haut pour chuter gravitairement. L’effet Xénon n’est pas présent, simplifiant le contrôle de la réactivité du cœur. Le centre du cœur, là où il est le plus chaud, induit des variations de densité du sodium, contribuant à des insertions ponctuelles de réactivité. L’objectif est de se prémunir en concevant un cœur CFV (faible vidange) comme le projet ASTRID. L’effet est d’autant plus fort que le cœur est grand.

L’avantage de SPX réside dans l’unique moyen de contrôle de la réactivité. Là où les réacteurs REP nécessitent de contrôler la concentration en bore et la position des grappes de commande, le réacteur SPX n’est contrôlé que par les grappes. Cela a permis de mettre en place une régulation directe entre l’appel de puissance turbine (réseau) et le contrôle automatique des grappes. Dans l’autre sens, l’inertie du Na primaire et secondaire (au total 4000 + 4x 1200 t de Na) impliquait 1min30 de décalage entre le déclenchement turbine et l’arrêt (rapide) réacteur.

5.2 Evacuation de la puissance résiduelle

La puissance évacuée en fonctionnement passe par les générateurs de vapeur. Mais une fois le réacteur en arrêt neutronique, il reste une chaleur liée aux produits de fissions. Cette évacuation post arrêt neutronique (arrêt automatique réacteur) se fait via des échangeurs. Avant d’expliquer ces systèmes, une précision. Un système de sûreté dit « passif » n’a pas besoin d’intervention ou de moyens externes (eau, électricité) pour assurer son rôle. Sur SPX, il y a trois familles circuits:

  • le système à 4 boucles BPR qui est connecté à l’échangeur intermédiaire, cela permet d’évacuer la puissance contenu dans ce volume de sodium,
  • le RVACS actif à deux boucles, nommé RUS sur SPX, qui échange la puissance au niveau de la paroi de la cuve avec un circuit en eau (pas de risque sodium-eau ici).

5.3 Maitrise du confinement

Le confinement d’un réacteur nucléaire c’est le principe des matriochka. On imbrique entre elles des barrières, et la rupture de la précédente doit pouvoir être contenue dans la suivante.Alors regardons ces barrières.

Première barrière : la gaine combustible

La conductivité thermique élevée du sodium (x70 par rapport à l’eau) assure un coefficient d’échange important entre les gaines et le sodium. Concernant les ruptures de gaine, elles sont de deux types, ouverte ou gazeuse. Les RNR français sont équipés du système DND (Détection de Neutrons Différés) pour détecter les ruptures ouvertes de gaine. L’assemblage défectueux est ensuite identifié et retiré du cœur (on s’interdit de fonctionner en gaines percées). Dans le cas des ruptures par rejet de gaz de fission, des rejets peuvent alors avoir lieu par les soupapes de protection du circuit d’argon du ciel de pile.

 

  • fermeture supérieure du réacteur,
  • circuits auxiliaires véhiculant du sodium primaire ou du gaz de couverture (argon) hors du circuit primaire,
  • tubes des échangeurs intermédiaires (EI) séparant le sodium primaire du sodium intermédiaire,
  • tubes des échangeurs des circuits d’évacuation de la puissance résiduelle immergés dans le circuit primaire.

En résumé, tout ce qui constitue la cuve et sa partie supérieure, plus les traversées. Cette barrière n’est pas étanche. Il existe des fuites d’argon au niveau de la fermeture supérieure par l’ouverture des soupapes pour réguler la pression du “ciel de pile”. Ces fuites sont contrôlées et mesurées régulièrement.

Précision: la cuve primaire et la cuve de sécurité sont fusionnées dans la cuve épaisse grise ici pour simplifier.

5.4 La gestion des accidents graves

Concernant les accidents graves, les normes à l’époque de Phénix n’imposaient pas de système de mitigation. SPX avait quand à lui un récupérateur à débris de corium dans sa cuve. On l’appelait le cendrier, il était originellement conçu pour résister à la fusion complète de 7 assemblages, la fusion totale étant jugée trop improbable en raison des caractéristiques de sûreté du cœur.

Si vous avez lu mon article sur le core catcher de l’EPR, celui-ci est différent, puisqu’interne à la cuve. Il consiste en une double plaque d’acier dont la plaque supérieure agit comme un bouclier thermique et ne contribue pas à la résistance mécanique. Toute la structure est inclinée pour empêcher les bulles de vapeur de sodium de stagner et une cheminée centrale favorise la convection naturelle du sodium autour du plateau.
Crédit: F.Polidorno & F.Parozzi. Lien

6. Cycle combustible

6.1 Complémentarité REP-RNR-Na

Maintenant c’est l’étape où ça devient un peu complexe. Voilà un scénario possible de gestion durable du cycle, avec 400TWh de production électrique.

Pour donner un ordre d’idée 10t de plutonium permettent de démarrer environ 1 GWe de RNR-Na.

6.2 Retraitement du combustible

Les processus chimiques impliqués dans le retraitement et l’extraction des actinides mineurs dépassent mes compétences, mais les personnes intéressées peuvent toujours aller lire la monographie CEA sur la séparation des actinides des combustibles usés (disponible ici). C’est un sujet passionnant qui mériterait un article entier, mais n’étant pas chimiste je ne m’y risquerai pas. Il y a eu trois usines essentielles :

  • l’atelier pilote de Marcoule (APM, 1973-1997),
  • l’usine UP2–400 à La Hague où le retraitement de ces combustibles RNR a été effectué en dilution avec des combustibles de la filière UNGG.

6.3 Transmutation des actinides mineurs

C’est le moment où on arrête de dire que les RNR-Na ne génèrent pas de déchets. Cela n’est pas possible, il y aura toujours des déchets. La question est lesquels, pour quelle durée, et pour quelle radiotoxicité. Avant, une précision de vocabulaire.

  • Transmutation : toute opération qui change un élément en un autre, utilisé si on fait disparaître un élément que l’on ne veut pas (Am-241 par capture par exemple).
  • Incinération : disparition d’un actinide mineur par fission ou par capture. Parfois utilisé pour la fission du plutonium.
  • Conversion : disparition du plutonium.

Pour rappel, les actinides mineurs sont très fortement contributeurs à la chaleur résiduelle et à la radiotoxicité des déchets nucléaires actuels. Ce sont des atomes lourds qui peuvent être valorisés en spectre rapide. L’idée est de regarder ce qu’on peut faire des actinides mineurs dans un RNR. On imagine une irradiation sur 5 ans dans un cœur rapide d’un échantillon d’actinides mineurs (je prends les 4 AM principaux: Np237, Am241, Am243, Cm244). Source ici.

7. Les matériaux

Je vous donne juste les informations si vous êtes curieux, je ne suis pas expert matériau. Il faut simplement retenir que les matériaux du sodium ont été éprouvés (400 années de fonctionnement), ce qui donne une avance considérable au RNR-Na face aux autres AMR, notamment sur les RNR au plomb ou les réacteurs à sels fondus. Le sodium est réducteur et non oxydant, la corrosion n’est pas dimensionnante dans les études sur les matériaux de structure du réacteur.

7.1 Les matériaux du combustible

Les matériaux structurels sont en acier inoxydable austénitique. Le combustible est une poudre MOx compactée en pastille. Acier AIM1 sur SPX, AIM2 sur ASTRID. Le tube hexagonal est en acier EM10.

7.2 Les matériaux structurels

Le barillet destiné à permettre le chargement et le déchargement du combustible du réacteur, à l’origine en acier 15D3, a été changé suite à une fissure rapide.

  • Les tubes GV de SPX sont en alliage à forte teneur en nickel, du type Alliage 800.

8. Exploitation et bilan de SPX

C’est la partie où on a le droit de s’énerver.

8.1 Un prototype arrêté trop tôt

“Le simple bon sens dicte la marche à suivre : puisque l’investissement est fait, puisque le combustible est disponible, et puisque les dépenses d’exploitation peuvent être équilibrées par les fournitures d’électricité, dépensons le plus tard possible les sommes inéluctables que nécessiteront la mise à l’arrêt définitif et le démantèlement de la centrale.“ Georges Vendryes.

8.2 Comprendre ses performances industrielles

Sur les 10 années d’opération du réacteur :

  • 53 mois de réel fonctionnement.
  • La turbine de 1240MWe n’était pas encore prête, il a fallu en faire deux de 600MWe. Cela a conduit à des difficultés de fonctionnement importantes dans les premières années et à des baisses notables du coefficient de disponibilité. Les caractéristiques thermodynamiques sont celles d’une centrale thermique (turbines 3000tr/min). La double turbine impliquait un conditionnement très long et très précis (que n’ont pas les REP) des turbines selon que les deux étaient froides, une sur les deux ou les deux très chaudes. Cela n’a pas simplifié les choses.

8.3 Les fuites

Superphénix aura connu 2 très petites fuites de sodium (à comparer à Phénix qui en a eu 35. Le retour d’expérience, ça compte).

8.4 Rejets dans l’environnement

Les conséquences d’un réacteur rapide sur l’environnement sont très faibles. Les rejets liquides ou gazeux de ces réacteurs sont aujourd’hui encore plus faibles que ceux des REP. L’étape du minage, qui correspond à la plus grande contribution aux dégâts environnementaux, est inutile sur RNR.

8.5 Conséquences sociales de l’arrêt de SPX et témoignage d’un ancien de SPX

Je remercie chaleureusement Stéphane Sénard, un ancien de SPX, pour son témoignage sur la fermeture SPX.

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8.6 Démantèlement de SPX

Cela avance convenablement, et démontre l’avance des RNR-Na en la matière (encore une fois). Précisons que le démantèlement est en France une obligation réglementaire dès la conception du réacteur.

9. La suite de SPX

Après SPX et le projet SPX2, les projets ASTRID et ESFR ont pris le relai en terme de R&D. Ces projets ont été abandonnés mais ont apporté beaucoup d’acquis technologiques sur RNR-Na.

  • Otrera a fait le choix de l’échangeur sodium diazote du projet ASTRID et de la turbine associée. L’objectif est de faire de la cogénération (électricité et chaleur).
Présentation de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) des différents réacteurs avancés, 2024.

10. Conclusion

J’espère vous avoir donné des éléments utiles pour comprendre les RNR-Na et le génie derrière Superphénix. La France a les moyens de se doter d’une vraie indépendance énergétique.

Cet article est dédié aux 3000 techniciens et ingénieurs, hommes et femmes, privés de leur formidable machine. Superphénix a été tué par l’ignorance des politiques. La France avait une avance considérable qu’elle doit retrouver. Soyons à la hauteur de l’héritage de nos anciens, à qui je n’ai qu’une chose à dire: merci.

Plaque commémorative devant SPX.
Photo tirée de “Superphenix Technical and Scientific Achievements” par Joël Guidez.
Le phénix renait toujours de ses cendres.

Sources:

[1] https://www.cea.fr/multimedia/Pages/editions/ouvrages/monographies-nucleaire/reacteurs-nucleaires-caloporteur-sodium.aspx

[2] https://miro.medium.com/v2/resize:fit:640/format:webp/1*_YMwF1mQYzgpLRqt9DNBXg.png

[3] https://laboutique.edpsciences.fr/auteur/897/joel-guidez


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